Tarde venientibus ossa*

* “L’Etat est cette grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde” Frédéric Bastiat

 
Ce pays est foutu

Il existe un décalage énorme entre la réalité de l'économie française et le ressenti d'une bonne partie de la population. Pour un fonctionnaire ou un salarié lambda, la crise se limite à la hausse du coût de l'essence. En discutant autour de moi, je constate sans cesse cet incroyable clivage. Les entrepreneurs sont en train de mourir dans l'indifférence et le mépris. Bouc émissaire clairement désigné par la classe politique au pouvoir, l'entrepreneur vilipendé, crève ou s'exile. Jamais le clivage ne fut si important entre créateurs et consommateurs de richesses. Les seconds fantasment les premiers comme des nantis qu'il convient de tondre au nom d'une "justice fiscale" assénée par les députés et ministres PS. Certains élus se comportent ouvertement comme des chauffeurs de salles et attisent jalousie et haine. D'autres exigent la confiscation des biens et la déchéance de nationalité de ceux qui fuient un pays devenu détestable.

On met l'accent sur l'absurde taux à 75% pour les revenus supérieurs à 1 million d'euros, sur le rétablissement de l'ISF pour camoufler la réalité de l'assassinat en règle des petits entrepreneurs.

Benoit Hamon en remet une couche mais sait-il comment se finance une entreprise? L'avenir de l'entreprenariat en France va-t-il se résumer au camion à pizza financé par la BPI?

Il est impératif que les français prennent conscience que le capital, si vilipendé, est la source de l'investissement. Sans capital, il n'y a pas d'investissement. Sans investissement il n'y a pas d'entreprise et par conséquent pas d'emploi. Et c'est valable aussi pour le "camion à pizza", pas seulement pour les "startups". Pour ces dernières, c'est mort, l'investissement s'est tari en quelques semaines. La BPI financera quelques projets sur des bases sociales, politiques mais pas sur le potentiel économique.

2013 ne sera pas à croissance nulle comme le pronostique l'INSEE. 2013 sera un Armageddon économique en France et je suis prêt à parier que les politocards mettront une fois de plus les conséquences de leur échec sur le "néolibéralisme", épouvantail bien pratique, que personne n'a jamais vu et dont tous les minables, les escrocs et les salopards brandissent afin de continuer en sous mains leurs basses oeuvres destructrices.

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Commentaires
1.   Dimitry  ›  jeudi 3 janvier 2013 à 20:33

"Pour un fonctionnaire ou un salarié lambda, la crise se limite à la hausse du coût de l'essence"

... :-O

 
2.   Jean-Michel Invernizzi  ›  jeudi 3 janvier 2013 à 20:59

Bonjour;
Merci pour ce cri du coeur; les petits entrepreneurs, dont je fais partie, sont effectivement en train de s'effondrer. Non pas dans l'indifférence générale, ce qui serait terrible, mais dans un climat d'aggressivité à leur égard, qui rendrait cet effondrement "enfin juste". Ah, ces salauds de patrons, enfin, ils vont voir ce que ça fait, ça n'est que justice... Qui parle des revenus des indépendants, souvent très inférieurs pendant plusieurs années aux revenus des salariés de même compétence? Qui parle des cautions demandées par les banques, pour lesquelles l'entrepreneur prend le risque d'engager jusqu'à sa maison, quand il en a une? Qui a présent à l'esprit que s'il perd, il perd tout, ses biens propres s'il en avait, son travail et qu'il n'a bien sur pas le droit à l'assurance chômage? Qui parle des horaires sans fin, du stress de ne pas savoir de quoi demain sera fait, des clients qu'il faut toujours convaincre et des banques qui, depuis plusieurs années, ne financent plus l'économie réelle car les garanties qu'elles demandent sont bien trop importantes pour que les gérants de TPE puissent y avoir accès s'ils n'ont pas de patrimoine donc de caution personnelle? Qui ose communiquer sur l'aventure humaine qu'est l'entreprise, sur le souffle de liberté qu'elle peut représenter, dans une société où tout est normalisé, administré à grand renfort de règlements et de paperasse? Dans une société où les idées d'activités finissent par s'éteindre dans l'esprit de ceux qui les portent, tellement il est dûr de les concrétiser? Et les idées d'aujourd'hui sont les emplois de demain...
Il serait temps que dans ce pays, dans lequel nous vivons tous, où nous pourrions cohabiter intelligemment, on cesse de brandir le spectre de la lutte des classes pour endormir tout le monde et ne pas parler des vrais problèmes. Car s'il est vrai que certains grands patrons ont des conduites inadmissibles, s'il est vrai que les bénéfices de certaines grandes entreprises et le patrimoine de certaines grandes fortunes donnent le vertige, il est vrai aussi que les responsables de TPE ne font pas partie des éxilés fiscaux. Pour une raison simple. S'ils ne sont pas présents sur le lieu de travail, en France, ils ne remporteront aucun marché. Et s'ils n'ont pas de marchés, ils ne mangent pas.
2012 a été très dur. La prospective effectuée pour 2013 laisse penser que ce sera catastrophique pour les TPE/PME. Et quand il n'y aura plus assez d'entreprises, donc de création de richesse, pour financer la Fonction Publique, les détracteurs du libéralisme auront quelques questions à se poser. Mais bien sûr, ça n'arrivera pas. Le grand gateau du PIB sera plus équitablement réparti, c'est la solution, notre gouvernement s'y est engagé. Puisque comme chacun le sait, l'argent vient de nulle part. Il faut juste mieux le partager...

 
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