Tarde venientibus ossa*

* “L’Etat est cette grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde” Frédéric Bastiat

 
le G20 ou la mise en coupe réglée du Monde

Les moments que nous vivons sont extraordinaires. Il semble y avoir un consensus chez les politocards et les merdia concernant le manque de régulation, la destruction des paradis fiscaux, le lynchage légitime des riches et des chefs d'entreprise.

Le manque de régulation. Sur quoi nos politocards s'appuient-ils pour affirmer cela? Je constate pour ma part deux choses:
- La régulation des marché financiers a connu une croissance exponentielle depuis la dernière guerre mondiale. Plus de 12.000 personnes travaillent à plein temps aux USA pour réglementer les marchés financiers. Le Bank Holding Company Act adopté par le Congrès américain en 1956 comportait plus de 10.000 pages. Depuis la loi Sarbanes-Oxlay, ce sont quelques 70.000 pages qui se sont ajoutées. Entre 1990 et 2007, les dépenses des agences fédérales américaines chargées de réguler le monde financier ont augmenté de 43% hors inflation.
- Les "paradis fiscaux et les hedges funds, peu ou pas réglementés ne sont nullement à l'origine de la crise.
Comment peut-on déduire de ces faits que les marchés financiers manquent de régulation? :-O

Concernant les "bienfaits" de la régulation, je conseille la lecture du livre de Hernando de Soto "Le mystère du capital : Pourquoi le capitalisme triomphe en Occident et échoue partout ailleurs". Extraits:
"Mais il faut bien construire «au noir» quand, en Egypte, acheter un terrain exige soixante-dix-sept procédures auprès de trente et une agences, ce qui demande entre cinq et quatorze ans, ou entre treize et vingt-cinq aux Philippines, dix-neuf à Haïti. Quand ouvrir, à Lima, un atelier équipé de deux machines à coudre exige trois cents jours de démarches administratives.'

Voilà ce qu'est la réalité de la régulation du point de vue d'un politocard. C'est de la bureaucratie, des contraintes infinies qui se chevauchent, se renforcent, s'opposent, s'annulent. Une bureaucratie coûteuse qui jugule la croissance et annihile l'innovation. Ou plutôt qui pervertit l'innovation puisque celle-ci est consacrée à contourner l'obstacle bureaucratique.

Sarkozy s'acharne contre les paradis fiscaux en les présentant comme à l'origine de tous nos maux. Ils sont extraordinaires, ces paradis fiscaux car ils sont à la fois totalement opaques mais on connaît parfaitement la valeur des actifs qui s'y trouvent et y circulent... Je ne vois qu'une seule "bonne" raison d'exiger leur disparition, c'est de préparer un racket fiscal d'une ampleur encore jamais vue. Finalement, les participants au fameux G20 se sont mis d'accord pour rançonner le Monde.

A côté de cela, la chasse aux riches est ouverte avec la bénédiction et les encouragements de toute la classe politique. Quant aux séquestrations de chefs d'entreprises, on atteint là le summum de l'abject et de l'écoeurement avec Ségolène Royal et Martine Aubry qui jugent légitime ces ignobles actions et un gouvernement qui met de l'huile sur le feu.

Au secours!


Méditons sur cette citation somme toute banale de Lincoln fait au Congrès en 1860, tellement en décalage avec le populisme reichisant ambiant:

"Vous ne pouvez pas créer la prospérité en décourageant l'épargne. Vous ne pouvez pas donner la force au faible en affaiblissant le fort. Vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche. Vous ne pouvez pas élever le salarié en anéantissant l'employeur. Vous ne pouvez pas favoriser la fraternité humaine en encourageant la lutte des classes. Vous ne pouvez pas forcer le caractère et le courage en décourageant l'initiative et l'indépendance. Vous ne pouvez pas aider les hommes continuellement en faisant pour eux ce qu'ils pourraient et devraient faire eux-mêmes."




Merci à Lucilio
Evaluation du billet
Note : 9.5/10 pour 2 votes
 
‹ retour à l'accueil
Commentaires
1.   pankkake  ›  mercredi 8 avril 2009 à 00:45

Quelque chose que j'aurais écrit si je n'en avais pas eu la flemme ! :)

Les non-enfers fiscaux n'ont en effet strictement rien à voir avec la crise. C'est juste que les hommes politiques se croient tout permis en ce moment.

Et à appliquer exactement les mêmes recettes qui ont causé cette crise, on est mal barrés.

 
2.   Rocou  ›  mercredi 8 avril 2009 à 11:00

Les mêmes recettes mais dont l'ampleur est démultipliée. Les politiques usent et abusent des effets de levier qu'ils dénoncent par ailleurs.
Les plans de "relance", construits sur une augmentation de la dette et des impôts ne peuvent que retarder la reprise dans le meilleur des cas et nous plonger plus probablement dans une profonde récession.

 
‹ retour à l'accueil
Trackbacks

Aucun trackback.

Les trackbacks pour ce billet sont fermés.

 
Ajouter un commentaire

Les commentaires pour ce billet sont fermés.