Tarde venientibus ossa*

* “L’Etat est cette grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde” Frédéric Bastiat

 
Les 35 heures

La rupture prônée par le leader de l'UMP a fait long feu. Les envolées lyriques des discours semblent encore faire mouche et pourtant que reste-t-il de concret?
Du sparadrap et quelques rustines.
L'une des mesures proposées est caractéristique de l'ambiance de campagne: ménager la chèvre et le chou pour au final proposer le plus mauvais choix. Eviter de froisser l'aile gauche de l'électorat, cible privilégiée du candidat qui, comble du ridicule, n'hésite pas à citer Jaurès, Blum et autres grands humanistes esclavagistes. Si si, l'expression convient à merveille pour désigner des gens qui tentent de faire passer l'impôt pour de la solidarité.

Surtout ne pas froisser l'aile gauche, dis-je, en évitant consciencieusement de toucher à la notion de durée légale du travail, en l'occurrence les fameuses et catastrophiques 35 heures.
Mais attention, l'aile droite vote, elle est certes réputée moins versatile mais on ne sait jamais, à force de lui botter le cul, elle sera peut-être tentée d'aller à la pêche ou de voter pour le gros con.
Eurêka! Yaka exonérer de charges les heures supplémentaires, ainsi on vide la notion de 35 heures de sa substance tout en maintenant le symbole.

Maintenant que l'annonce à destination des couillons est faite, j'aimerais qu'une analyse d'impact ait lieu. Quid de la liberté dans ce contexte?

-"Ha effectivement, m'sieur Rocou, vous avez raison, je tiens beaucoup à ce que soit sur la base du volontariat."

-"Mais m'sieu Sarko, tant que la notion de lien de subordination, principe fondamental du droit du travail, existe, j'ai un peu de mal à voir comment une négociation peut être équitable".

-"M'sieu Rocou, en tant que chef d'entreprise, vous devriez être heureux que les heures supplémentaires soient exonérées de charges!"

-"En tant que chef d'entreprise, ce qui m'intéresse de prime, c'est de pouvoir négocier librement d'égal à égal avec des individus qui offrent leur force de travail contre rémunération.
Une entreprise, ça vit, ça bouge, ça doit pouvoir s'adapter rapidement aux fluctuations du marché. Un individu n'est pas une variable d'ajustement, ce n'est pas un numéro ou un robot que l'on place ou déplace au gré des besoins. Afin de concilier cette apparente antinomie, ce qu'il faut, c'est la liberté: on ne peut pas forcer un individu à faire des heures supplémentaires, pas plus que l'on peut fixer à l'avance, en début d'année, un quota d'heures supplémentaires ou une liste de salariés volontaires. En forme aujourd'hui, fatigué demain; besoin d'argent aujourd'hui, besoin de temps libre demain, l'individu n'est pas une machine. Le rôle du chef d'entreprise et d'orchestrer tout cela, en tant réel alors que l'Etat, codifie et fige les relations dans le temps."

Evaluation du billet
Note : 9.5/10 pour 2 votes
 
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Commentaires
1.   P.B.R  ›  vendredi 16 février 2007 à 18:40

La tête sur les épaules, un bon blog, bonne continuation.

 
2.   Rocou  ›  samedi 17 février 2007 à 19:33

Merci pour vos encouragements, ils mettront vraisemblablement à mal mon poil dans la main.

 
3.   chaudasse  ›  mercredi 9 mai 2007 à 04:21

Vraiment félicitation pour le blog, il est tres interessant. Je repasserai demain car là il se fait tard lol

 
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