Tarde venientibus ossa*

s'est arrêté à l'aéroport.

Une bombe camouflée en déodorant? Des chaussures truquées? Un couteau caché? Un trombone suspect? Et bien non, rien de tout cela. Même ma massue en polystyrène a laissé de marbre le cerbère à l'enregistrement des bagages.

La raison officielle est que les citoyens martiniquais sont des sous-citoyens et la Martinique n'a de département que le nom. Mais rassurez-vous, le service des visas à la préfecture n'est pas au courant:

-"Mais madame*, si vous avez un titre de séjour valable sur le territoire français, vous n'avez pas besoin de visa, la Martinique c'est la France!"

Par chance, Air France connaît parfaitement la législation et nous a ainsi évité un abominable séjour de 15 jours sous un soleil agressif à siroter quotidiennement un ti-punch flibuste détruisant neurones et foie et à danser des zouks endiablés et dépravés. Ouf.

-"La carte de séjour n'est pas une pièce d'identité valable hors de France.

-Mais nous allons en Martinique!?

-C'est pareil. Il faut un passeport et un visa"

Les assurances ne prenant pas en charge les annulations de billet et de séjour quand les voyageurs ne présentent pas de papiers en règle, je considère qu'il y a des coups de massue qui se perdent.

(*)Ma femme n'est pas française. A ce propos, je rassure les thuriféraires de l'idéologie de la messe en latin et dont l'hospitalité égale celle d'une huître que les étrangers qui épousent des français(es) n'obtiennent pas automatiquement la nationalité; il faut 4 années de vie commune avant de pouvoir en faire la demande.